Cambodge, une mémoire en question: jour 8/10

Huitième jour. On accuse un peu le coup. Alban et moi avons eu un petite fièvre (peut-être notre sortie d’hier à Choeung Ek en plein soleil à midi).

Déboires, largement compensés par notre rencontre du jour avec Marcel Lemonde, juge d’instruction au tribunal spécial Khmers Rouges. Nous avons ainsi eu la chance de croiser un homme exceptionnel au coeur du dispositif de justice international qui se met en place au Cambodge. Il a accepté d’évoquer son travail (avec toutes les précautions dues à un processus judiciaire en cour) et nous l’en remercions chaleureusement. L’interview qu’il nous a accordé ne rend pas justice à tout ce qu’il a pu nous dire en « off ». Proche de Robert Badinter, Marcel Lemonde nous a en effet donné un point de vue mesuré, qui nous a énormément marqués. Propos qu’on pourrait résumé avec cette formule, chère à PMF : il faut avoir l’optimisme de la volonté et le pessimisme de la raison.

Nous pourrions presque dire que cette rencontre justifiait à elle seule toute notre entreprise. Au-delà de la fonction, l’homme chaleureux et accessible, à l’écoute de nos questions parfois naïves, a su nous parler avec des mots simples et vrais.

Aujourd’hui plus que jamais, nous appelons cette justice internationale de nos voeux malgré les doutes ou critiques que certains de nos interlocuteurs ont pu exprimer dans nos reportages précédents.



Cambodge, une mémoire en question: jour 7/10

Aujourd’hui samedi 9 décembre, nous avons failli ne pas pouvoir mettre en ligne notre video du fait d’une coupure de l’Internet dans tout le quartier dans lequel nous sommes à Phnom Penh. Aléa technique qui au final se termine plutôt bien.
D’autant que le reportage du jour nous semblait assez important. Nous visitions à une quinzaine de kilomètre de la ville, le tristement célèbre camp d’extermination de Choeung Ek (que je prononce sûrement mal) aussi connu sous le nom de « Killing Fields » et popularisé notamment par le film « La Déchirure« .
Comme pour notre séquence sur le centre S21, nous avons adopté ici la forme documentaire.

Cambodge, une mémoire en question: jour 6/10

Nous quittions, ce vendredi 8 décembre, le centre de Phnom Penh, pour traverser le Mékong en direction de Prek Leap. Nous souhaitions rencontrer Henri Locard, un universitaire spécialiste de la période khmère rouge, pour lui poser deux questions : celle de la transmission de la mémoire du génocide et son avis sur l’avenir du procès qui devrait se tenir l’an prochain.

Sans détour aucun, et avec franc parlé audacieux, il évoque ce qui lui apparaît être la posture du gouvernement actuel sur le sujet.

NB : Le premier nom qu’il cite est celui de l’actuel Premier ministre cambodgien, M. Hun Sen.

Cambodge, une mémoire en question : jour 5/10

Ce jeudi 7 décembre, et après que vous nous ayez demandé de montrer un lieu significatif du génocide, nous décidions d’aller à S21. Ce centre de torture et délimination est un des symboles les plus forts de cette terrible période. Situé au coeur de Phnom Penh, le centre de détention de Tuol Sleng reste l’un des lieux de mémoire les plus importants. Il accueille aujourd’hui le Musée du Crime génocidaire. De tout notre périple, cette journée fût, sans aucun doute possible, la plus éprouvante.

Cambodge, une mémoire en question : jour 4/10

Nous commençons à prendre notre rythme, malgré une connexion toujours aussi hasardeuse.
Aujourd’hui, 6 décembre, nous rencontrions le rédacteur en chef du journal francophone, Cambodge Soir, Pierre Gillette. Nous souhaitions savoir comment un média cambodgien indépendant pouvait se faire l’écho du génocide commis par les Khmers rouges, dans un pays où les principaux criminels n’ont pas été jugés.

Cambodge, une mémoire en question : jour 3/10

Troisième jour, particulièrement difficile : problème de connexion (notamment l’impossibilité pour nous de visionner nos vidéos en ligne à cause d’un débit descendant trop faible), aléas techniques divers et 3h de sommeil… Mais nous sommes encore là, et blogtrotters continue d’émettre. :)
Nous croisions aujourd’hui un témoin capital de l’arrivée des Khmers rouges à Phnom Penh : François Ponchaud est l’un des rares Occidentaux présents le 17 avril 1975. À cette date, débutait la page la plus sombre de l’histoire cambodgienne. Il intitulera son ouvrage de témoignage : l’année zéro.



Cambodge, une mémoire en question : jour 2/10

Deuxième jour après quelques péripéties, nous nous retrouvons à l’inauguration du centre de mémoire visuelle, Bophana, lancé par Rithy Panh (le réalisateur du documentaire S21). Ce beau projet a pour objet de rendre au Cambodge sa mémoire audiovisuelle et notamment celle de ses années noires. En présence du ministre de la culture cambodgien, du président de l’INA, et de l’ambassadeur de France à Phnom Penh, l’événement fut l’occasion pour nous de revoir Rithy Panh et finalement de lui poser quelques questions. Nous croisions également Thanareen Than, une documentaliste qui travaille dans le centre.

PS : La manifestation s’attacha également à saluer la mémoire de Sabine Trannin (que j’avais croisée à Paris pour blogtrotters peu avant son décès), une jeune demoiselle qui coordonnait le projet Bophana. Nos condoléances vont à sa famille et à ses proches.