La question arménienne en Turquie. Revue de presse.

Vous trouverez ici, trois articles très intéressants sur la question.
Dont deux, d’Ursula Gauthier du Nouvel Obs que nous remercions pour son aide précieuse.
« La mort de Hrant Dink nous laisse face aux démons de ce pays… » Turquie : Le révélateur arménien / Ursula Gauthier, Nouvel Obs, semaine du 22 février.
« Agos », le journal du dialogue / Ursula Gauthier, Nouvel Obs, semaine du 22 février.
« Ma grand-mère turque était arménienne » / Le Monde du 26 février.

3 réponses sur “La question arménienne en Turquie. Revue de presse.”

  1. Bonjour Tristan :)

    Derrière le Génocide Arménien, c’est, une fois encore, la question de la nation qui se dévoile…de l’être de la nation…La nation Turque est, au regard de l’Histoire, une enfant bien instable, doutant d’elle-même, où l’indistinction entre nation et patrie prévaut indéniablement…Le travail que vous entamez est extrêmement important, il doit tous nous interroger à l’heure où cette question: « qu’est-ce qu’une nation ? » resurgit au coeur de l’Europe…où l’on voit, qu’ici, bien que voilée, c’est elle qui trouble l’échiquier politique…La France, vieille nation qui ne s’est pas bâtie sans meurtre ni concassage des minorités a eut le « privilège » de pouvoir le faire sur plusieurs siècles, et pourtant…comme un work in progress perpétuel, il nous faut encore travailler sur ce thème, réinventer ce « vouloir vivre ensemble » qui fait trou dans la cohésion social et que, sans doute, nous avons cru pouvoir ignorer pendant longtemps, persuadés que l’Europe nous permettrait d’en faire l’économie. C’est, à mon sens, l’un des défi les plus compliqué de notre temps, surtout pour ceux d’entre nous qui pensent incarner une certaine idée du progrès…Laisser cette question aux seuls mains des extrêmes pendant plus de 20 ans est une erreur qu’il faut désormais réparer…Et la question Arménienne est, en ça, un miroir incontournable…d’autant que nos grandes nations ne sont pas exemptes de tout reproche dans cette affaire. (nous savions déjà, en 1882, par la revue des deux mondes ce qui se jouait là-bas)

    j’aimerais beaucoup que vous creusiez le rapport si particulier que le peuple arménien entretient avec sa langue, cette langue inventée comme une arme de résistance aux pressions des trois empires qui l’entourait…l’immense production de littérature profane à travers le monde dès le 15ème siècle (il faudra attendre le 18ème pour voir imprimé en Arménie le premier ouvrage arménien)

    merci d’avance Tristan…de notre côté le travail avance et nous serions ravis si vous vouliez bien accepter de venir témoigner à l’occasion de la série d’interview que nous organisons pour la première et pour la captation…

    bien à vous

  2. Franck-Olivier> Merci pour ce mot. Nous essayerons de poser la question de la langue arménienne lors de notre reportage en Turquie. Sinon pas de problème sur le principe d’une intervention chez vous. Emailez-nous pour le détail. :) blogtrotters[at]mac.com

  3. Ci-joint la 4eme de couv du livre que vient de publier Raphael Stainville, grand reporter au Figaro, sur le génocide arménien. Ou plus exactement, sur les premiers massacres. Ceux de 1909. 30000 morts tout de même.

    « Mercredi de Pâques. 14 avril 1909. Onze heures du matin. Des coups de fusil, des coups de revolver partent de tous les points de la ville. On tire des fenêtres, des terrasses, des minarets. Les balles pleuvent, drues comme la grêle. Quelques instants après, un cri retentit, lugubre : “askna ghiaours, askna !” Depuis le marché d’abord. Puis, de toute part. “Coupez, coupez les infidèles !” » C’est ainsi que débute ce récit unique et terrible. Et plus loin : « Au premier bruit de la fusillade, on afflua chez nous par toutes les portes, les églises aussi étaient pleines. Les mal-heureux cherchaient à échapper à la mort. Ce matin, monsieur Ourfalian, un riche Arménien, n’eut pas le temps de se mettre à l’abri. Un homme l’abattit en criant : “Au nom d’Allah très grand, c’est par toi que nous commençons !” »

    Avec une charge de vérité rarement atteinte, nous assistons au fil des pages au massacre des Arméniens, en Turquie. Premier génocide d’une série qui fait du XXe siècle le plus sanglant de tous les temps.

    Retrouvé par l’auteur au fond d’une malle oubliée, dans un ancien monastère chrétien, le journal tenu à l’époque par un prêtre missionnaire français fournit la trame de ce récit sans concession, dont le but n’est pas d’accuser mais de témoigner d’un martyre dont la mémoire continue à être bafouée.

    Plus qu’un document de première main, Pages de sang est un témoignage venu éclairer l’Histoire.

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